lundi 15 juin 2009

Wien - Bratislava (avec détours) ; 114 km


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Oulah. Nous quittons nos amis de Vienne à regret. Je reverrai Jan et Nadine, pas le moindre doute. Parmi les regrets de ce matin, le nombre de bières consommées lors des adieux de la veille, qui se rappellent vite à nous au cours des premiers kilomètres.

Nous confondons un petit canal pour le Danube, que nous devons longer. Lorsqu'on s'en rend compte, il faut retourner sur nos pas ou poursuivre dans l'herbe en espérant remonter quelque part. Nous poursuivons en vain. Rebrousse. Pendant la rebrousse, nous nous retrouvons séparés. Je dois grimper la Gaxuxa sur un pont en empruntant un bizarre d'escalier à vélo avec une rampe à 20%. Six paliers. Une demi-heure. Une fois en haut, couvert de petites déchirures sanglantes et tremblant de tout mon corps, je me rends compte que le passage est bloqué. D'autres cyclistes sont dans la même mouise. Faut rebrousser (encore). Un pont encore plus loin. Tout ce temps je roule Nord-Ouest, moi qui vais Sud-Est. Ho, ho, ho. Je suis encore à Vienne, une heure et demie que je roule, pas de nouvelles de Mollo-Vince. Je parviens à traverser. On m'indique le chemin. Zooo. Ça roule ma poule. Il y a une femme nue sur la piste cyclable. Eh bien.
— Servos.
Elle ne répond pas. Son mari marche derrière elle, à poil lui-aussi.
— Guten tag.
Muets, ces démunis. Tiens, encore un type à poil. Il est étendu sur une serviette, en pleine piste, les… jambes écartées. Oh mein Vishnu. Euh… Je regarde devant moi. Des centaines de Viennoiseries grillent ainsi leur beurre sur la piste cyclable. Ça s'étend sur 3 km. Au bout, faut rebrousser. Je mange ma dernière tranche de schwarzbröt. Puis, hop ! À la recherche de la Donauradweg, qui aujourd'hui, décidément, joue à cache-cache. Je finis par tomber dessus. Ensuite c'est tout droit. La carte de Google-maps ne comprend pas qu'on puisse rouler à vélo. J'ai fait approximatif. Enfin.

Au bout d'une petite montée en lacets encombrée de tracteurs boueux et nauséabonds, j'entends une voix familière qui me hèle.
— Mein Herr!
— Eeeeh !
C'est Mollo-Vince !

Nous exécutons les derniers kilomètres sans trop de pitié. C'est tout plat, tout bien, tout vert, tout droit. Voilà le poste frontière désaffecté, voilà l'Est. Fini l'occident. Adios. Y a plus qu'à découvrir la barbarie. À commencer par une soupe à l'ail et, pour la première fois depuis la Suisse, du petit rouge ! Benouzes. Nos hôtes de Warmshowers sont absolument charmants.

Ça s'appelle comment ? Le bôôônheur.

2 commentaires:

Gomeux a dit…

D'après le traducteur de googleu, bonheur en slovaque ce dit:
šťastie
(prononcer astie? Uhuh)
Sauf que quand tu prends šťastie et que tu le traduis en français, ça donne chanceux.
Ça doit s'équivaloir quelque part.

Salut bien les parents des Stastny si tu les croisent.
Fait gaffes aux Chara, parait qu'y sont pas commodes.

Si ça se trouve, tu vas peut-être être bon pour jouer une tite game!

Mek a dit…

Peter est partout sur les murs ! Il y a des écrits sur l'affiche. Si j'ai bien compris, soit il est député pour l'Europe, soit son gros orteil goûte la marmelade. Mais mon slovaque est un petit peu élémentaire.